Femme domestique ; droit, égalité et autonomisation
Chaque année, le 8 mars est une journée spéciale consacrée à la lutte pour les droits des femmes. C'est un moment important pour célébrer les avancées mais aussi pour rappeler les inégalités qui persistent. Parmi les femmes les plus vulnérables, on retrouve les travailleuses domestiques. Elles jouent un rôle essentiel dans nos sociétés, pourtant elles restent souvent invisibles et privées de leurs droits. Elles travaillent dans des foyers, s’occupent des enfants, du ménage et de nombreuses autres tâches, pourtant leurs droits sont rarement respectés. Cette journée est une occasion de mettre en avant leurs conditions de travail et de sensibiliser l’opinion publique.
Le rôle essentiel des travailleuses domestiques
Les travailleuses domestiques assurent des tâches indispensables au quotidien de nombreuses familles : entretien de la maison, garde d'enfants, soins aux personnes âgées, cuisine, etc. Sans elles, l'équilibre de nombreux foyers serait difficile à maintenir. Pourtant, leur travail est souvent sous-estimé et mal rémunéré.
Des conditions de travail précaires accentuées par les crises
Malheureusement, les femmes domestiques sont souvent victimes de conditions de travail difficiles :
· Salaires très bas, parfois inférieurs au minimum légal.
· Horaires excessifs sans repos suffisant.
· Absence de contrat de travail ou de couverture sociale.
· Exposition aux abus et au harcèlement, sans protection efficace.
Les conditions de crise sécuritaire et économique, notamment au Nord-Kivu, accentuent encore leur vulnérabilité. Face à ces défis, de nombreuses travailleuses domestiques se retrouvent sans recours face aux abus et aux discriminations, aggravant leur précarité et freinant leur autonomisation.
Il est urgent de renforcer les lois et de veiller à leur application pour garantir à ces femmes des conditions de travail dignes.
La ratification des conventions internationales : une solution essentielle
Pour améliorer les conditions de travail des femmes domestiques, il est crucial que les États ratifient et appliquent les conventions internationales qui les protègent. Parmi elles, deux conventions majeures de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) sont essentielles :
· La Convention 189 sur le travail domestique : elle reconnaît les droits fondamentaux des travailleuses domestiques en matière de salaires, de temps de repos et de protection sociale.·
La Convention 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail : elle vise à prévenir et à éradiquer les violences et le harcèlement auxquels sont confrontées de nombreuses employées domestiques.
La ratification et l'application effective de ces conventions constituent un levier majeur pour garantir des conditions de travail dignes et sécurisées aux travailleuses domestiques.
L'engagement de l'Union des Femmes Domestiques du Congo
Malgré la crise qui secoue le Nord-Kivu, l'Union des Femmes Domestiques du Congo reste mobilisée. À l'occasion du 8 mars, nous avons organisé une conférence-débat en direct sur Facebook en compagnie de travailleuses domestiques. Le thème de cet échange : "Femme domestique ; droit, égalité et autonomisation". Ce moment de discussion a permis de donner la parole aux travailleuses domestiques, de mettre en lumière leurs défis quotidiens et d'explorer ensemble des solutions pour améliorer leurs conditions de travail.
Ensemble, agissons !
En ce mois de mars, engageons-nous à soutenir les travailleuses domestiques :
· En écoutant leurs revendications et en partageant leurs histoires.
· En sensibilisant les employeurs et la société sur leurs droits.
· En plaidant pour des lois plus protectrices et leur application effective.
· En encourageant la ratification des conventions internationales pertinentes.
Leur travail mérite respect et reconnaissance. L'égalité ne peut pas exister tant que certaines femmes restent marginalisées et exploitées. Soutenir les travailleuses domestiques, c'est faire avancer les droits de toutes les femmes.
Pensons à elles, agissons pour elles !
